Cette semaine, j'ai été interpellé par la lecture d'un livre passionnant.* On l'oublie parfois, la cuisine "de terroir" est bien plus récente qu'on ne l'imagine. Les plats emblématiques qui nourrissent notre imaginaire collectif, tels les pommes de terre à la sarladaise et aux cèpes ou les tomates farcies, ne sont apparus dans le patrimoine gastronomique des régions françaises qu'avec la lente arrivée des produits Américains, Italiens et d'Afrique du nord aux XVI et XVIIéme siècles.
Avant que les voyageurs de l'époque ne reviennent de leurs expéditions, la pomme de terre "n'existait pas", la tomate, l'artichaut et le melon non plus. On a du mal a imaginer que certaines de spécialités locales dont nous sommes fiers (peut être à outrance), ne pouvaient être présentes sur les tables des contemporains de Montaigne.
Ce sont donc bien les voyageurs, les découvreurs, qui ont permis l'éclosion de notre cuisine traditionnelle. Et comme l'écrit Christian Coulon dans son excellent ouvrage * : "Nous avons quelque difficulté aujourd'hui à imaginer une France sans pommes de terre, un Midi sans tomates ni courgettes, un Pays basque sans piments."
Aujourd'hui, les Très Grands Voyageurs que nous sommes déjeunent un jour à Paris, dînent le lendemain à Buenos Aires et la semaine suivante sont attablés à Tokyo ou Montpellier.
Nos sens sont incroyablement sollicités... Alors, savourons cette chance extraordinaire et partageons nos plus belles expériences sur le Forum Lacroute&Buffet. "Bien Manger" est un des préalables au véritable bonheur, en parler est un indispensable préliminaire aux plaisirs des papilles.
*La table de Montaigne, éditions arléa - Paris.
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