En escale à Paris, mes hôtes, m'entrainent dans un restaurant de nuit, non loin de l'étoile. Créé par trois copains selon qui il manquait dans les quartiers ouest un piano bar convivial et raffiné, le speakeasy propose chaque soir une ambiance jazzy à faire tanguer. Les canapés sont confortables, les femmes qui nous entourent sont magnifiques et la musique est "live" ou concoctée par un DJ de renom.
Le sous sol justifie le clin d'oeil de l'enseigne à la prohibition : une cave-vitrine offre ses flacons à la contemplation (avec modération). On se souvient en effet qu'un "Speakeasy" était un bar clandestin pendant la Prohibition américaine (1920 à 1933). L'expression vient de l'habitude qu'avaient les clients de baisser la voix (en anglais : speak easy) lorsqu'ils commandaient de l'alcool. Quitte à braver les prohibitions d'aujourd'hui, un fumoir - hyper masculin avec ses canapés Chesterfiels - permet de "se boucaner" sans quitter les lieux. Les Américains ont d'ailleurs récemment créé le mot "Smokeeasy" sur le même modèle.
Mais on peut aussi emmener sa chérie déjeuner au speakeasy. L'ambiance de jour est intime, raffinée et relaxante. D'autant que la très bonne surprise vient du Chef Baptiste Pialot issu de chez Rostang et les frères Pourcel. Ses assiettes sont des tableaux d'art moderne. En ce qui me concerne, c'est le cheese cake de son excellente pâtissière qui est l'objet de mes délits favoris. "Take it Easy Captain !" me souffle à l'oreille la serveuse en déposant l'assiette sur la table...