ZAO WOU-KI
 

Zao Wou-Ki nous a quitté le 9 avril 2013. Il est l'un des grands maîtres de l'abstraction lyrique, aux côtés de Pierre Soulages ou Hans Hartung. J’ai une tendresse toute particulière pour cet immense artiste-peintre français d’origine chinoise. Il y a quelques années, mon ami François, aidé de quelques autres, avait sauvé et restauré les oeuvres qui ornaient les cabines première classe des Boeing 747 d’une compagnie aérienne française bien connue. La fonction que j’occupais alors, en plus de mon activité de pilote, m’avait permis de réaliser ce qui reste l’une des plus grande fierté de ma carrière : faire se côtoyer l’art et les personnels navigants. C’est ainsi que je me vois encore accrochant avec François sur un mur du bâtiment des opérations aériennes à Roissy, un somptueux tableau de Zao Wou-Ki, vert et mauve. Il est toujours là, judicieusement placé, juste avant le sas qui mène à la piste. Peu de pilotes, hôtesses ou stewards le savent, mais nous sommes des milliers à passer en uniforme devant une oeuvre magnifique. Qui plus est, elle a sillonné les airs si longtemps à bord d'un B747 de la compagnie qu’elle compte bien plus d’heures de vol que les plus anciens d’entre nous.

On ne se rend pas compte à quel point l’art détermine l’évolution de la pensée humaine. Il permet l’ouverture d’une issue (de secours) vers un espace intellectuel et sensible immense, vierge de toute exploration. Des artistes, du génie de Picasso, Da Vinci, Mozart, Pascal... je pourrais en citer bien d’autres dont Zao Wou-Ki bien sur, ont sans doute fait autant pour l’humanité que les ingénieurs de chez Airbus et Boeing grâce à qui le monde nous est offert. Les artistes, comme les grands voyageurs, explorent des territoires insoupçonnées et préparent l’émergence d’idées qui en fin de compte deviennent les références méconnues de la norme populaire. Ainsi les sociétés humaines digèrent-elles littéralement le produit de l’engendrement artistique. Et c’est tant mieux.
Quel rapport avec la gastronomie chère aux membres de la communauté Lacroute&Buffet me direz-vous? Toujours la même histoire : c’est en combinant de la technique, de la créativité, et bien d’autres ingrédients - qui à première vue peuvent paraître opposés - que naît le meilleur. Que ce soit en cuisine, en art ou en aviation. Car tout ce qui nourrit l’homme doit nourrir son corps et son esprit. Bon voyage cher Zao Wou-Ki.

 


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Captain BUFFET - publié le 01-05-2013 Tous les capitain speaking
«"Quand la beauté nous sauve" de Charles PEPIN»
Dans ce livre dont une amie m'a recommandé la lecture, le jeune et talentueux philosophe Charles Pépin tente de répondre à la question « Pourquoi avons-nous tant besoin de beauté ? » Selon l'auteur, «nous avons besoin de la beauté pour nous souvenir que nous pouvons aussi penser avec notre corps». La beauté nous fait penser autrement : penser contre nos habitudes, penser de manière sensible de grandes idées abstraites. Ainsi, la beauté nous permet de développer notre puissance de vie en convoquant notre humanité toute entière. Et c'est alors que le bon et le beau se rejoignent. Car les expériences gustatives que nous pouvons vivre dans les adresses du Guide en Escales Lacroute&Buffet sont aussi de cet ordre. Enfin, pour les intello bien sur ! On peut aussi tout simplement jouir des plaisirs de la table sans se poser autant de questions... Bonne dégustation et bonne lecture (Charles PEPIN - Quand la beauté nous sauve - Robert Laffont - Les mardis de la philo).
  Captain BUFFET
01/05/2013 à 12h31
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En effet, la nourriture de l’esprit doit être à l’image de la nourriture du corps : riche, variée et savoureuse, sans frontières, ni préjugés... Nourrir l’esprit comme le corps, c’est Grandir, Partager, c’est Aimer.. indispensable à notre équilibre et épanouissement. Le corps a ses besoins que l'esprit ne peut et ne doit ignorer ! L&B l’a bien compris, prônant connaissance, échange et tolérance sur les 7 continents. C’est pour cela que je suis Fan !! Merci Jean michel pour ce très bel hommage à Zao Wou-Ki qui trouvera, qui sait, d’autres sources d’inspiration dans l’autre dimension…
  Sylvia CLAUSTRES
01/05/2013 à 21h13


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